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Les protagonistes du harcèlement moral


Rappel

L'aspect systématique et répétitif des actes de l'agresseur est déterminant pour qualifier le harcèlement.

Si mon responsable est énervé et me traite d'incapable devant mes collègues, ce n'est pas du harcèlement.

Si tous les matins mon responsable m'accueille d'un « salut La Rouge », cela constitue une forme de harcèlement.


Le harcèlement moral est constitué lorsque la dégradation des conditions de travail est susceptible des répercussions suivantes :

  • altérer la santé physique et/ou mentale

ou

  • compromettre son avenir professionnel

ou

  • porter atteinte à ses droits et à sa dignité

1 seul de ces 3 éléments suffit pour que le harcèlement soit qualifié.


La victime

Pourquoi moi ? est la première question que se pose la victime. C'est quand même incroyable d'être à ce point conditionné à la culpabilisation dès qu'un événement indésirable se présente à nous !

Pourquoi le premier réflexe des victimes consiste-t-il à se demander si elles n'ont pas fait quelque chose pour que ça leur tombe dessus ?

C'est le travail de sape des petites phrases qui ont accompagné notre développement. Elles nous conditionnent à choisir de croire que ce qui arrive est de notre faute. Qui n'a pas entendu : « il n'y a pas de fumée sans feu » ; « tu l'as bien cherché » ; « il n'y a pas de hasard ». J'y reviendrai plus tard mais soyez convaincus que s'estimer, se faire confiance et être bienveillant envers soi même constitue un atout majeur pour sortir de telles situations. Je ferme la parenthèse.


Il n'existe pas de profil type du « harcelé » : c'est une légende urbaine inventée par ceux à qui profite le crime.

C'est l'argument qu'utilise l'agresseur pour tenter de se dédouaner et faire croire que la

victime est caractérielle, fragile, alcoolique, suicidaire ou encore atteinte d'une pathologie psychiatrique.


Ne perdez pas de vue que n'importe qui peut être victime de harcèlement


Personne n'est prédisposé, pas plus les personnes fragiles, que les grands, les bruns, les curieux, les gourmands... tout est une question de contexte.

D'ailleurs c'est plutôt le contraire, on remarque que parmi les personnes harcelées, nombreuses sont celles qui n'acceptent pas l'autoritarisme et refusent de s'y soumettre. La plupart du temps c'est le point de départ du harcèlement.


Ces personnes résistent mieux car elles trouvent plus facilement les ressources en elles pour s'en sortir.

Il s'agit majoritairement de personnes qui ont plutôt une bonne estime d'elle-mêmes, qui trouvent du soutien dans leur sphère personnelle et qui n'ont pas vécu de traumatisme dans leur enfance.


L'agresseur

Vous avez remarqué que j'emploie volontiers le terme « agresseur ». C'est volontaire car il ne faut pas perdre de vue que le harcèlement est un délit. C'est une violence infligée à quelqu'un, donc une agression.


Même si le harcèlement moral est le plus souvent exercé par un supérieur hiérarchique sur un subordonné, il existe d'autres combinaisons.

Le harcèlement peut s'exercer entre collègues. Les motifs sont multiples et divers. Dans ce cas, la plupart du temps, la hiérarchie est défaillante, voire incompétente, ce qui aggrave la situation.

Le harcèlement peut être initié par un responsable hiérarchique qui rassemble autour de lui les plus dociles. Le groupe se substitue alors au responsable et le harcèlement est exercé « par procuration » .

Il existe un cas moins fréquent, celui d'un responsable hiérarchique qui est harcelé par un subordonné. Même si salarié ne peut pas « compromettre l'avenir professionnel » de son responsable, pour autant le harcèlement peut être caractérisé si celui-ci adopte, par exemple, des comportements méprisants ou l'humilie publiquement de manière répétée.


La violence perverse


Nous possédons tous en nous une part de perversité non pathologique. Ainsi, nous avons tous été amenés à utiliser des mécanismes pervers en réaction de défense. Il peut aussi nous arriver de manipuler quelqu'un d'autre par intérêt, d'éprouver de manière passagère l'envie de le détruire, réfléchir à des moyens de le faire partir.

A l'occasion nous pouvons aussi être égocentriques, éprouver le besoin d'être adulés et ne pas supporter la critique. Mais cela ne fait pas de nous un pervers pour autant. De même nous ne sommes pas non plus cernés par les pervers.

La différence entre un pervers avéré et tout un chacun réside dans le fait que nos mécanismes pervers sont occasionnels et surtout qu'il s'ensuit, la plupart du temps, un sentiment de culpabilité, et enfin nous éprouvons des regrets.


Le pervers dit « narcissique » a fait de la perversité, son mode de fonctionnement et il se construit à travers l'assouvissement de ses pulsions destructrices.

Cette personne relève de la psychopathologie et se distingue par son absence totale d'empathie. Le pervers utilise et détruit la victime sans éprouver la moindre culpabilité, le moindre regret. Il ressent une jouissance extrême aux souffrances de l'autre, il s'en nourrit.


Repérer un pervers narcissique (qui bien entendu peut être une perverse!)

Je l'ai dit, chez lui il y a une absence totale d'empathie. C'est quelqu'un qui ramène tout à sa personne, qui éprouve un désir avide d'obtenir l'admiration et l'approbation des autres. Il ne tolère pas la contradiction et il ne fait jamais son auto critique.

La sensibilité, la compassion et le respect sont des qualités morales qui lui sont étrangères. Il fonctionne en mode « douche froide » / « douche chaude » alternant coups de cœur et rejets brutaux. C'est quelqu'un d'envieux de ce qu'il ne possède pas et qu'il voit chez l'autre. Par exemple il peut éprouver une envie maladive d'être joyeux, dynamique, altruiste, talentueux comme l'autre. Il a besoin de rabaisser les autres pour dorer son image et asseoir son pouvoir.

Il a une très grande acuité pour trouver chez l'autre le point de vulnérabilité qu'il va utiliser pour le détruire.

Le pervers est une coquille vide qui cherche à s'approprier la vie de la victime, car il n'a pas de vie propre. Faute d'y parvenir il cherche à la détruire.


Je devine que certains d'entre vous aurait presque envie de les plaindre, ou d'admirer leur

grande habileté dans le registre de la manipulation.

Je vous arrête tout de suite ! N'oubliez pas : CE SONT DES AGRESSEURS.

Et puis ils sont insensibles donc ne souffrent pas.


Vous ne retrouverez pas nécessairement toutes les caractéristiques que je vous ai exposées, en même temps chez une seule personne. De même elles seront parfois un peu plus en demi tons car chaque individu est unique et chaque situation est différente.

Ce qu'il faut retenir ce sont les grandes tendances.



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